Projet majeur de la législature en cours à Martigny, le réaménagement de l’avenue de la Gare est prêt à être soumis à l’enquête publique. «Il a été finalisé et peaufiné avec le bureau vainqueur du concours. L’objectif est de redonner de la place dans cette avenue aux autres types de mobilité, en priorité aux piétons», annonce la présidente de la ville Anne-Laure Couchepin Vouilloz.
Une avenue asymétrique et végétalisée
Lauréat du concours, l’Atelier Grept Sàrl a proposé de reconfigurer l’ensemble de l’avenue, de la place Centrale à la gare, pour s’adapter aux usages d’aujourd’hui. Le projet innove par son côté asymétrique, avec une chaussée limitée à 5,8 mètres de largeur, ce qui permet de créer de généreuses banquettes du côté nord de l’avenue, le plus ensoleillé, pour accueillir des terrasses dont le mobilier sera uniformisé. Mais les commerces situés du côté sud pourront aussi en installer.
L’un des points marquants est la végétalisation renforcée de l’avenue. «Plus de 90 arbres, des ormes, seront plantés et assortis de massifs arbustifs. Il s’agira d’une première en Suisse», se réjouit l’architecte communal Stéphane Jordan.
Un autre point fort concerne l’art dans la rue. «Nous avons décidé de prolonger le concept des sculptures sur les giratoires de la ville en aménageant cinq salons urbains le long de l’avenue autour d’œuvres d’art.» Une commission, dans laquelle siège Léonard Gianadda, est chargée de sélectionner ces sculptures.
Au final, les piétons seront les grands bénéficiaires de l’opération. Quant aux cyclistes, ils devront circuler sur la chaussée, déjà limitée à 30 km/h. Enfin, il ne subsistera plus que sept places de parc le long de l’avenue, côté gare.
Premiers échos positifs
Le projet finalisé a été présenté, lors de diverses séances, aux propriétaires des immeubles bordant l’avenue, aux membres du Conseil général et à la population, cette dernière séance ayant attiré une centaine de personnes. «Les premiers échos recueillis sont très positifs. La plupart des gens qui ont assisté à ces séances voient d’un très bon œil ce réaménagement. J’en veux pour preuve le fait que les questions posées concernaient surtout des points de détail et non pas le concept lui-même», souligne la présidente.
Du côté de l’Union des commerçants de Martigny (UCOM), l’optimisme est aussi de mise. «C’est un projet nécessaire et je pense que rendre une ville encore plus agréable ne peut être que positif pour l’avenir. Il est dans la lignée de la place Centrale dont le réaménagement est une réussite», affirme Pascale Saudan, présidente de l’UCOM. Le souci, pour les commerçants, concerne la durée des travaux: «Nous espérons évidemment qu’ils ne s’éterniseront pas. La planification sur trois secteurs est une bonne chose, comme le fait de commencer du côté de la gare.»
Trois ans de travaux
Le projet final va être mis à l’enquête publique pendant l’été. Le crédit d’engagement sera soumis au Conseil général en décembre et les travaux commenceront en 2020. «Ils sont prévus en trois phases, le secteur gare - Minotaure en 2020 et 2021, le secteur Minotaure – Grand-Verger courant 2021 et le secteur Grand-Verger - place Centrale en 2021 et 2022», précise Stéphane Jordan.
Quant au coût de l’ensemble des travaux, y compris la réfection de toutes les infrastructures souterraines, il sera de l’ordre de 10 millions de francs.
Olivier Rausis
Sion : favoriser la mobilité douce et connecter les quartiers
Dans la capitale, cela fait déjà plusieurs législatures que les
autorités s’attachent à changer le visage du centre-ville. Les
modifications apportées aux rues pavées, à la place du Midi ainsi qu’à
la rue des Remparts ont révolutionné les habitudes des Sédunois. Le
Conseil communal ne compte pas en rester là puisque de nouveaux
aménagements sont en cours dans le prolongement de l’avenue du Midi qui
va devenir une zone rencontre. Un important lifting de l’avenue de la
Gare est aussi au programme. «Nous poursuivons nos efforts pour
améliorer la qualité de nos aménagements», indique Philippe Varone. Le président de Sion précise que tous les quartiers sont concernés, pas uniquement le centre-ville.
Du côté de la stratégie, la capitale souhaite élargir les zones
piétonnes et de rencontre. Des tests vont être menés prochainement à
plusieurs endroits.
Les places de parc sur l’espace public participent aussi à la réflexion
de la municipalité. «Nous ne souhaitons pas diminuer leur nombre mais
les relocaliser dans les parkings en construction : possible
agrandissement du parking de la Planta, mise en service de celui des
Roches Brunes et construction de Don Bosco.» Le petit parking de la
place des Cèdres, au nord de la BCV sera ainsi prochainement transformé
en square. «L’idée générale est de créer des espaces de rencontre et
d’ajouter de la verdure et de l’eau», détaille le chef de l’exécutif.
La Ville de Sion souhaite aussi mieux connecter ses différents quartiers
notamment le centre-ville et Ronquoz 21. «Hors de question d’avoir deux
villes juste à côté. Nous devons requalifier les espaces entre deux
pour assurer une continuité», annonce le président.
David Vaquin
Sierre : sortir les véhicules du centre pour amener de la qualité
Dans la Cité du Soleil, la nécessité de désengorger le centre de ses
véhicules figure depuis longtemps parmi les priorités. Les autorités ont
réalisé un plan directeur baptisé «Sierre se transforme» et elles
n’hésitent pas à évoquer le chantier du siècle. Un chantier voué à
offrir «une ville nouvelle, plus conviviale, plus douce à habiter, plus
agréable à visiter».
Sur le papier, un triangle d’axes routiers permettra de drainer le
trafic et de l’extraire du centre. «Une fois les véhicules déviés, on
pourra limiter la circulation à 20 km/h et créer des zones piétonnes»,
se réjouit Pierre Berthod, président de Sierre.
Dans le détail, l’avenue Général-Guisan devrait passer sur une voie, la
place de l’Hôtel de Ville deviendrait piétonne et toute l’esplanade de
la gare subirait un lifting.
Voilà pour le papier, car la réalité est différente en raison des
nombreuses oppositions et de la lenteur des procédures qui en découlent.
«Le Tribunal fédéral nous a donné raison pour la bidirectionnelle nord,
les travaux ont donc débuté», annonce le président. Des travaux qui
visent à introduire une circulation à double sens sur l’avenue du
Rothorn et une partie de l’avenue des Alpes. Ce chantier devrait
s’étendre jusqu’au mois de novembre. Il passera également par la
rénovation de la rue Rainer-Maria Rilke, dont le sens de circulation
sera à terme inversé, et par celle de la rue de Pradec.
La procédure est par contre toujours en cours du côté du pont de
Beaulieu qui est une pièce maîtresse du dispositif. «Ce sont les CFF les
maîtres d’ouvrage. Nous espérons que le tribunal administratif se
prononce rapidement.»
David Vaquin et Florent Bagnoud
Monthey : la ville change progressivement de visage
La ville de Monthey
poursuit sa mue. Depuis avril dernier, le centre-ville est entré dans
sa troisième phase de réaménagement. Pour rappel, des travaux ont
d’abord été entrepris entre 2013 et 2014 sur les avenues du Théâtre et
de la Gare, puis, entre 2015 et 2016, à la rue du Coppet, l’avenue du
Midi et à l’avenue du Crochetan.
Désormais, les forces vont être mobilisées du côté de la place du
Comte-Vert qui est amenée à devenir un espace de rencontres, sans
véhicule (les voitures contourneront la place), comprenant notamment
deux espaces de verdure et des fontaines. De quoi faire de cet ancien
parking «un lieu de vie», relève Gilles Cottet, municipal chargé des
infrastructures, de la mobilité et de l’environnement. «Nous
concrétisons une politique de mobilité qui remonte à 2008 et qui est le
fruit de concertations avec les Montheysans», poursuit celui qui estime
que «les voyants sont aujourd’hui tous passés au vert».
Cette troisième phase (qui comprend également des travaux sur le haut de
l’avenue de l’Industrie, la première partie de la rue de Venise, la rue
des Bourguignons et la rue Pottier), devrait se terminer en juillet
2020 pour un coût total de 5,1 millions de francs. La dernière phase du
réaménagement est prévue entre 2021 et 2023.
A noter encore que le futur terminal rail-route de Monthey – qui
déplacera le trafic de poids lourds en dehors de la ville à l’horizon
2022 – permettra de dédensifier le quartier de la gare. Cette dernière
sera alors modernisée est repensée pour la mobilité douce.
Dimitri Mathey
Source : Le Nouvelliste, 22.07.2019
Illustration : Atelier Grept Sàrl