Devoir refuser chaque année plus des deux tiers de ses inscrits. Tel est le luxe que peut se permettre l’organisation du Marathon des Dolomites. En 2019, 31'000 personnes ont postulé à une place, mais seul 9'000 ont obtenu le droit d’y participer. «Notre objectif est d’assurer une sécurité et des conditions de courses optimales », explique Roberto Huber, directeur du consortium touristique Alta Badia et membre du comité d’organisation de la mythique épreuve italienne.
Le Valais, destination de cyclistes ?
C’est de cet exemple des Dolomites, région aujourd’hui prisée par les amateurs de cyclisme, que veulent s’inspirer les organisateurs du Tour des stations, qui se déroule samedi. «C’est sûr que c’est un modèle à suivre. Cette année, on peut se montrer satisfait avec la venue de plus de 2'000 coureurs. C’est seulement notre deuxième édition», glisse le directeur
général de l’épreuve valaisanne, Grégory Saudan.
Le Valais se verrait bien de venir une destination incontournable des amateurs de la petite reine, comme l’est aujourd’hui
le nord de l’Italie. Trois représentants transalpins sont d’ailleurs venus prodiguer de précieux conseils à l’occasion du Forum international du cyclisme alpin, vendredi à Crans-Montana.
Les Dolomites n’ont pas toujours été au sommet
«En 1987, nous avions seulement eu 166 participants pour notre première édition et personne ne semblait être intéressé. Aujourd’hui, notre budget est d’environ un million d’euros et nous rapportons environ 7 millions de bénéfices aux commerces de la région. Nous essayons vraiment d’être ambitieux et d’offrir un événement unique. Chaque détail est important», a martelé Roberto Huber. L’organisation transalpine ne lésine pas sur les moyens. Rien ne semble être laissé au hasard. Les routes sont par exemple entièrement réservées pour les cyclistes et interdites aux automobilistes (pour le Tour des stations, l’organisation a obtenu une privatisation du parcours uniquement pour les descentes). Pour se distinguer de la concurrence, le côté traditionnel et symbolique est aussi grandement mis en avant.
Le Marathon des Dolomites sait également soigner sa communication. Outre une grande promotion sur les différents réseaux sociaux, les organisateurs savent s’entourer. Il y a deux ans, ils ont accueilli les légendes du cyclisme Eddy Merckx et Miguel Indurain. Cette année, le Tour des stations profitera de la venue d’Alberto Contador pour faire la promotion des paysages valaisans. «C’est un bon coup de pouce pour nous. Il a par exemple partagé un poste sur Instagram qui a déjà fait 35'000 likes», glisse Grégory Saudan.
«Par rapport à eux, c’est vrai que nous manquons d’expérience. Pour pouvoir réussir, c’est surtout une question de produits. Ce qu’ils nous recommandent c’est de développer des événements comme le nôtre avant de se concentrer sur la communication pour devenir une destination d’été pour les cyclistes», analyse l’homme fort du Tour des stations.
Un «Passeport Finisher» pour développer le tourisme en Valais
Dans le but de promouvoir la région et le tourisme, le Tour des stations a mis en place une grande nouveauté pour sa deuxième édition. Désormais, chaque participant ralliant la ligne d’arrivée avec le maillot floqué des différents sponsors
de l’organisation touchera un «Passeport Finisher». Celui-ci contient différents bons de réductions et offres promotionnelles avec des partenaires régionaux. «Sur nos 2'000 participants, environ 50% d’entre eux viennent de l’étranger. Pour la plupart c’est la première fois qu’ils mettent les pieds sur sol helvétique. Notre objectif, c’est de les faire revenir pour qu’ils découvrent d’autres activités. Si possible qui n’ont pas forcément de rapport avec le vélo», précise Grégory Saudan.
Source : Le Nouvelliste, Florian Charlet, 10.08.2019
Illustration : Sportograf / DR