19.12.2014PME Relais VS met en avant des réussites de transmission d'entreprise
Dans son domaine d'activité, entre le moment où un investissement est décidé et le moment où il prend pleinement son effet, il se passe des années. Il est donc important de rapidement trouver une solution pour pouvoir continuer à investir. "On ne peut pas transmettre une entreprise en bout de course."
Premier geste
La première action pour préparer la transition a été de transformer sa société simple en société anonyme. Si personne de la famille ne s'était intéressé à l'affaire, les actions auraient été vendues. "A ce moment-là, on ne savait pas que Sarah s'intéresserait à l'entreprise, explique Gérald Besse. Nous avons toujours dit à nos enfants qu'ils devaient faire ce qu'ils voulaient." Aucune pression n'a été mise sur les enfants, car, sans passion, impossible de faire tourner une telle entreprise employant 14 collaborateurs en temps ordinaire et 36 en saison.
Transmission en famille
Sarah a cette passion chevillée au coeur. "En première année de collège, je voulais faire Changins. Je ne l'ai pas dit à mes parents, pour me laisser une soupape de sécurité et éviter la pression." En cinquième année, elle a confié ses intentions à sa famille. "Mon choix est dicté par la passion et non par le souci de sauver l'entreprise familiale." Est-il plus facile de transmettre une société à sa fille plutôt qu'à une personne extérieure? "Oui, répond Gérald Besse, mais ça prend plus de temps, parce qu'il faut aussi transmettre le savoir." Il faudra aussi gérer la transmission des actions entre les deux enfants, l'une travaillant sur l'exploitation alors que son frère a un emploi à l'extérieur.
Après plusieurs stages, Sarah a donc rejoint l'entreprise familiale, où elle travaille à plein temps depuis deux ans. Son père travaille toujours dans l'entreprise. Ce qui ne dérange pas Sarah. Au contraire. "J'en ai besoin. J'apprends avec lui. Je connais bien mon métier, mais pas celui de chef d'entreprise. C'est assez complexe parce qu'il y a plusieurs métiers à maîtriser de la vigne à la cave en passant par la gestion, la vente et le marketing." La transmission totale prendra du temps. "Je me donnais cinq ans. Je me rends compte que ça prendra plus de temps." Son père sourit: "C'est elle qui fixera. Moi, je peux arrêter demain."
SOIREES D'INFORMATION 2015 - PME Relais VS
Pour préparer le terrain, trois entités, l'Antenne régions Valais romand, la BCVs, ainsi que la Fédération des entreprises romandes Valais (FER-VS) ont créé PME Relais VS. "Son but, au travers de manifestations notamment, est de sensibiliser les entrepreneurs à la transmission d'entreprise", explique Jean-Yves Pannatier. Concrètement, PME Relais VS organise des soirées pour présenter des témoignages de personnes qui ont vécu cette expérience. Ces soirées d'informations fondées sur des cas concrets attirent beaucoup de monde, avec une moyenne d'environ 200 participants. Deux rencontres sont prévues en 2015, mais pas encore agendées. L'une aura lieu au printemps pour le Valais central (région Sion) et l'autre en automne pour le Bas-Valais (région Martigny).
Source : Le Nouvelliste du 19.12.14 par Jean-Yves Gabbud
Photo : Gérald Besse, propriétaire encaveur à Martigny-Croix, a su préparer la transmission de son entreprise à sa fille Sarah.
Louis Dasselborne