Permettre aux automobilistes, aux cyclistes et aux piétons de s'approprier harmonieusement les rues de la capitale, c'est le pari réussi par la Ville de Sion selon l'association Rue de l'Avenir (RdA). Cette dernière a remis, hier matin, un prix du même nom aux autorités municipales. Une récompense que cette association décerne pour féliciter la Ville de ses réaménagements urbains entrepris en matière de mobilité.
Le "miracle sédunois"
"La Ville de Sion partage nos valeurs de protection des usagers les plus faibles, à savoir les piétons. Mais sans prétériter non plus les automobilistes. C'est vraiment cet aspect qui nous a beaucoup plu", commente Alain Rouiller. Le vice-président de l'association évoque même un "miracle sédunois". Un miracle en matière de requalification de l'espace urbain qui, fort heureusement, ne s'arrête pas au centre-ville.
Ce n'est donc pas un hasard si Alain Rouiller a voulu remettre personnellement le prix Rue de l'Avenir 2014, sous forme d'une plaquette décorative, au président Marcel Maurer et au conseiller municipal Christophe Clivaz, au milieu de la rue du Chanoine-Berchtold. Ce passage, sis au sud de l'école du Sacré-Coeur, a été réaménagé, dans le courant 2013, en zone de rencontre. Le vice-président a encore relevé la transformation du parvis de la gare avec des vélos en libre circulation. Le tout sans manquer de préciser que désormais, "la gare routière est devenue le lieu de rendez-vous des randonneurs".
Pas de klaxons
Alain Rouiller a encore rappelé à quel point les délégations italienne et française avaient été impressionnées par le respect des piétons de la part des automobilistes. "Ils n'ont jamais entendu de klaxons tandis qu'ils traversaient certaines rues." Des propos qui n'ont pas manqué de réjouir les autorités municipales. "Nous voulons réellement élargir le cercle des zones de rencontre et ne pas nous cantonner uniquement à la rénovation du centre-ville", souligne le président de Sion, Marcel Maurer. Pour le conseiller municipal Christophe Clivaz, cette récompense, tout comme le prix Wakker reçu en 2013, apporte un signal fort. "Nous voulons poursuivre dans cette démarche. D'autres aménagements sont en cours notamment au sud de l'école d'Uvrier ou au nord de la ville. Sur l'avenue Ritz, par exemple."
Depuis 2003, la Ville de Sion investit environ un million de francs par année. "De quoi réaménager une rue tous les ans", confie l'ingénieur de la Ville, Georges Joliat.
Un investissement payant puisqu'en une dizaine d'années, le nombre de véhicules sur la place du Midi est passé de 12 000 à 4000 par jour.
QUE LES RUES NE SOIENT PAS QUE DES ROUTES
L'association Rue de l'Avenir cherche à promouvoir une vision de rues qui ne soient pas uniquement des routes. "Nous ne sommes absolument pas contre les automobilistes. La voiture a sa place mais elle ne doit pas avoir toute la place. La priorité doit être donnée à l'usager le plus vulnérable, soit le piéton", explique Alain Rouiller, vice-président de Rue de l'Avenir.
Créée en 1981, cette association indépendante, active en Romandie, a pour thèmes de prédilection l'aménagement des rues, la modération de la circulation et la promotion des modes de mobilité dits "doux". Depuis quatre ans, l'association décerne chaque année une récompense à une personne, une ville ou un organisme qui partage ses valeurs.
La Ville de Berne a été, elle, décorée en 2011. Après avoir organisé sa journée annuelle à Sion, en 2009, l'association a suivi de près les évolutions urbanistiques de la capitale valaisanne. Jusqu'à lui remettre, à son tour, le prix Rue de l'Avenir 2014.
Source : Le Nouvelliste du 29.10.14