Il n’y a aucune urgence, mais aujourd’hui il est «impossible de faire l’économie de cette question». Fin février, les exécutifs de Massongex (1800 habitants) et Vérossaz (800 habitants) se sont rencontrés pour évoquer les possibilités qui s’offraient à eux en termes de fusion. Après en avoir rediscuté chacun de son côté, la position est la suivante: «nous souhaitons avancer main dans la main pour décider de se tourner soit vers Saint-Maurice, soit vers Monthey», explique la présidente de Vérossaz Muriel Favre.
Son alter ego massongéroude Sylviane Coquoz poursuit : «Nous avons conclu qu’une fusion de nos deux communes serait une étape intermédiaire dont on peut se passer.» Avec comme argument, notamment, que cette réunion «ne permettrait pas d’atteindre un seuil critique pour apporter de réelles plus-values». La vision à moyen terme est plutôt de favoriser les collaborations intercommunales (services techniques, déchetterie, crèche-garderie).
Décider à l’aide de données factuelles
L’objectif
est donc de pousser la réflexion par rapport à un rapprochement futur.
Pour ce faire, les deux communes vont mandater des bureaux d’études pour
analyser les avantages et inconvénients de chaque option retenue
(Saint-Maurice et Monthey). «Nous ne voulons pas que ces analyses soient
un premier pas vers la fusion. Elles doivent nous permettre d’obtenir
des données factuelles», souligne Sylviane Coquoz.
Et Muriel Favre de
poursuivre: «Si la décision devait se prendre aujourd’hui, l’aspect
émotionnel serait déterminant. Notre objectif est, via ce processus, de
pouvoir permettre à la population de décider en connaissance de cause.»
Actuellement, Vérossaz et Massongex se tournent vers Saint-Maurice pour les collaborations scolaires et sociales et vers Monthey
pour les collaborations sécuritaires, et gestion d’eau potable pour
Massongex. La commune de plaine figure également dans l’agglo avec
Monthey. «Ne nous demandez pas de résumer le résultat de l’étude avant
qu’elle ne soit faite», bottent en touche les deux présidentes au moment
de poursuivre l’énumération.
En collaboration avec la population
Au
niveau du calendrier, ces dernières agendent une potentielle votation
populaire d’ici 6 à 10 ans. Une patience réfléchie: «Cela nous permettra
de bénéficier de l’outil commandé par le canton pour aider les communes
dans ce genre de manœuvre. Les travaux de la constituante, qui
réétudiera les contours des régions et/ou les districts, influenceront
notre décision», analyse Muriel Favre, soulignant que dans l’état actuel
des choses, rejoindre Monthey implique un changement de district.
Les élues sont aussi conscientes que certains signaux – comme «le
manque de candidats aux prochaines élections communales» – pourraient
accélérer les choses. «Le but est de ne pas être devant le fait accompli
et de devoir faire cela dans la précipitation», dixit Sylviane Coquoz.
Autre
priorité: lancer ces discussions en collaboration avec la population.
Dans ce sens, les assemblées primaires de Massongex et Vérossaz ont
validé au budget 2019 des montants de respectivement 10 000 et
5000 francs dédiés aux pré-études.
Source et Illustration : Le Nouvelliste, Justin Grept, 10.04.2019