Pourquoi de nombreux Valaisans hésitent aujourd’hui encore à se fournir en énergie de manière écologique? Le professeur de la HES-SO Valais-Wallis Stéphane Genoud propose à ses étudiants de se pencher sur cette question en effectuant un travail sur des communes valaisannes. Après Saint-Martin l’année dernière (voir encadré), les étudiants ont planché cette fois-ci sur la situation de Grône. Une classe de l’école primaire a aussi été incluse dans les groupes d’étudiants.
De l’eau et du bois
Les économistes Karine Boson et Stéphanie Lochmatter, les ingénieurs Alexandre Lussi et William Ruppen, ainsi que les élèves Fiona, Neila et Noah ont remporté le premier prix avec leurs deux propositions. «Les enfants nous ont aidés en demandant autour d’eux comment les gens se chauffaient ou qu’est-ce qui était inscrit sur la facture d’électricité. Après avoir récolté les informations, nous avons opté pour un chauffage à distance et pour de la petite hydraulique», soulignent les deux jeunes économistes.
Le chauffage imaginé par les étudiants se base sur l’expérience de la commune d’Ayent et de son installation à Anzère. Il pourrait permettre de toucher 220 foyers, ainsi que les principaux bâtiments communaux pour un investissement estimé à 3 millions. «C’est la meilleure option puisque Grône possède des forêts en suffisance. Le bois serait donc local et les pellets sont neutres en termes d’émission de CO puisque la combustion est compensée par ce que les arbres emmagasinent», notent les ingénieurs.
Prendre les citoyens par la main
Quant à la petite hydraulique, elle serait moins facile à rentabiliser, mais deux installations permettraient néanmoins pour 130 000 francs de produire une certaine quantité d’électricité. «Pour que l’énergie renouvelable fasse partie d’un projet personnel, cela doit être techniquement faisable, ça doit être rentable et il faut que les gens aient la motivation de le faire», explique le professeur. Si la technique et la rentabilité ne posent plus de problème aujourd’hui, comprendre ce qui peut pousser collectivités et privés à franchir le pas représente un bien plus grand défi. «C’est pour cela que l’approche qui inclut des enfants plus jeunes fonctionne. Par eux, nous touchons leurs parents et plus généralement toute leur famille. Les gens sont tellement surmenés aujourd’hui qu’ils ont besoin qu’on les prenne par la main», note encore Stéphane Genoud.
Si le travail accompli n’est pas celui de professionnels agréés, il intéresse néanmoins fortement la commune de Grône qui va évidemment donner suite. «Nous allons les inviter à présenter leurs conclusions au Conseil communal et peut-être plus largement au grand public si cela nous semble réalisable», conclut le président Marcel Bayard.