Grégory Carron occupe le poste de directeur de l’Antenne Région Valais romand (ARVr) depuis un peu plus d’une année. L’occasion de revenir sur le parcours de ce Fuillérain d’origine et sur les missions, parfois méconnues, de cette entité installée à Martigny. Entretien.
Grégory Carron, avant de reprendre la direction de l’ARVr, quel a été votre parcours professionnel ?
En trente ans de métier, j’ai eu la chance d’occuper des postes variés, dans des secteurs d’activité très différents : employé de commerce auprès des Meubles Descartes (9 ans), collaborateur spécialisé au sein du département finances du Groupe Mutuel (2 ans), Secrétaire patronal au Bureau des Métiers (12 ans), Secrétaire général, membre de la direction, des Transports Martigny et Régions (6 ans), et enfin, depuis un peu plus d’une année, directeur de l’Antenne Région Valais romand. Un parcours qui m’a apporté énormément de choses, tant sur le plan professionnel que personnel, et grâce auquel j’ai acquis une bonne vision des pratiques, du terrain, de diversité et d’actions. Ce qui m’est très utile aujourd’hui pour mener à bien les missions de l’ARVr.
Vous avez également à votre actif un engagement politique de près de vingt ans auprès de la Commune de Fully
Mon entrée en politique fut quelque part le fruit du hasard, puisque j’ai été désigné comme élu complémentaire au Conseil général par les parrains de la liste radicale en 2001. J’ai officié comme rapporteur de la commission de gestion jusqu’en 2004, puis comme chef de groupe pour la période législative qui a suivi. En 2009, j’ai eu la chance d’être élu au Conseil communal et de pouvoir ainsi m’investir encore davantage pour ma commune et ses habitants en tant que conseiller en charge des dicastères des affaires sociales, de la jeunesse, de l’intégration et des bâtiments et infrastructures communales. J’ai occupé le poste de vice-président de la commune dès 2013, jusqu’à ma démission après avoir été nommé Directeur de l’Antenne Région Valais romand.
Cette décision a-t-elle été difficile à prendre ?
Oui et non. Au-delà de l’engagement politique en tant que tel, j’ai toujours eu une motivation marquée pour la chose publique. À l’ARVr, je conserve cet esprit à la différence qu’en lieu et place de servir une seule commune, j’ai aujourd’hui la possibilité de pouvoir côtoyer les 63 communes et les 8 districts du Valais romand.
Quels rôles joue l’ARVr auprès des communes et des entreprises ?
L’Antenne Région Valais romand agit comme centre de compétences au service des communes, des entreprises et des acteurs régionaux. Nous appuyons les collectivités dans leurs tâches en matière de développement territorial, de politique des agglomérations, de tourisme et de mise en valeur de leur patrimoine culturel. En tant que partenaire de Business Valais, entité qui regroupe les acteurs de la promotion économique cantonale, nous sommes aux côtés des entreprises qui souhaitent se développer en Valais pour les orienter dans les différentes phases de leur vie. Au final, notre action sert les 63 communes du Valais romand et des milliers d’entreprises, représentant quelque 260 000 habitants et 125 000 emplois.
Quels sont les principaux dossiers en cours ?
Nous intervenons actuellement sur une quarantaine de dossiers. La moitié de nos ressources est engagée dans la mise en œuvre de plans directeurs intercommunaux et de projets d’agglomérations sur l’ensemble du Valais romand. Ces projets visent le développement territorial cohérent et durable d’une région, que ce soit le Chablais, le Coude du Rhône, l’Entremont ou le Valais central. Nous consacrons une autre part de nos activités au développement et au soutien de projets ponctuels des communes, des districts et du Canton, en matière notamment de tourisme et de culture, avec le développement de l’offre vélo-VTT ou la valorisation de la Via Francigena.
C’est également l’ARVr qui a coordonné l’entrée en vigueur de la taxe au sac ?
Tout à fait. Nous avons piloté ce projet au niveau du Valais romand afin de se conformer à la législation fédérale, et gérons aujourd’hui la rétrocession intégrale de cette taxe en faveur des communes pour un montant total annuel d’environ 14 millions de francs. Nous assurons également la coordination du groupe de travail sur les déchets urbains et accompagnons les communes dans la mise en place de mesures et le partage de bonnes pratiques.
Combien de collaborateurs travaillent à l’ARVr ?
L’ARVr emploie actuellement 10 personnes, dont une stagiaire. Notre équipe est pluridisciplinaire et très complémentaire, avec des compétences pointues en matière de gestion de projets complexes, de développement territorial, de mobilité, d’énergie, d’analyse de données et de modélisation, de machine learning, d’administration et de finances.
Une impressionnante diversité !
Cette diversité fait notre force, associée à l’expertise des sociétés externes que nous sollicitons pour certains mandats. Je suis convaincu du potentiel de l’intelligence collective, qui permet au plus grand nombre de parties prenantes de participer activement au succès d’une entreprise ou d’un projet. En ce sens, je suis très porté sur le dialogue et la recherche de solutions de consensus. C’est pourquoi, dès ma prise de fonction, j’ai instauré une gouvernance participative pour que chacun puisse prendre des responsabilités et amener sa pierre à l’édifice. La relation humaine est une priorité. Il est nécessaire de soigner la communication avec des messages clairs et d’accepter les opinions différentes.
Comment est assuré le financement de l’ARVr ?
L’ARVr s’appuie sur un budget global annuel de l’ordre de CHF 1,5 million de francs pour son fonctionnement et le financement des projets. Ce dernier est financé solidairement par les 63 communes du Valais romand et par le canton du Valais au travers de mandats de prestations avec le Service de l’économie, du tourisme et de l’innovation et le Service du développement territorial.
Quel premier bilan tirez-vous après une année au poste de directeur ?
J’en tire un bilan extrêmement positif. Une nouvelle stratégie était déjà en place à mon arrivée et il s’agira de poursuivre nos actions pour atteindre les objectifs fixés. Je suis persuadé que l’ARVr est un rouage essentiel des relations entre les communes, les districts et le canton, ainsi qu’un générateur de solutions pour les entreprises, en soutien aux ressources des communes et du canton.
Source : La Gazette de Martigny, Marcel Gay, 19.06.2020