Ils ont signé. Le Valais a fait un grand pas dans l'avenir. Dans le meilleur de celui-ci puisque le gouvernement valaisan et la présidence de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) ont conclu hier une année de travaux préparatoires en paraphant la convention qui fonde officiellement le pôle EPFL Valais Wallis. Le Valais accueillera donc onze chaires de l'EPFL, les premières en 2014.
L'importance de ce projet n'a pas échappé au monde politique et au monde académique. Preuve de cet intérêt supérieur, la présence hier à l'aula François-Xavier Bagnoud de la HES-SO du Conseil d'Etat valaisan in corpore, du président de l'EPFL Patrick Aebischer, de son second Philippe Gillet, et de Mauro dell'Ambroggio, le tout nouveau secrétaire fédéral d'Etat à l'éducation et à la recherche. De nombreuses personnalités ont entendu leur satisfaction et assisté au paraphe qui «fait l'histoire», comme l'a souligné Patrick Aebischer. Ce dernier a mis en avant les atouts du Valais dans les biotechnologies et l'énergie qui ont joué un grand rôle dans le choix de notre canton par l'EPFL dans la ligne de ce qu'elle avait fait avec Neuchâtel dans le domaine de la microtechnique.
Energie et santé
Le pôle comptera au total onze chaires et deux groupes de recherche. L'EPFL fournira quatre chaires et les deux groupes de recherche. L'Etat du Valais, les sept autres chaires. Chimie verte, nutrition, hydrodynamique ou modes de production d'énergie occuperont notamment professeurs, chercheurs et étudiants. Le site de l'hôpital de Sion recevra un campus santé au sein duquel collaboreront, avec la HES-SO et l'EPFL, l'Institut de recherche en ophtalmologie, IRO, la clinique Suvacare et le Pôle hospitalier du Valais romand. Un pôle culture verra le jour près du pont du Rhône, un pôle grande hydraulique, dans la région de Chandoline. Le quartier sous gare accueillera le campus proprement dit.
Parc d'innovation
Un parc de l'innovation connecté au Quartier de l'innovation de l'EPFL servira de passerelle vers l'industrie. A terme, il devrait devenir un pôle régional du Parc suisse de l'innovation créé par la Confédération pour faciliter le transfert de technologies et la création de richesses. Ce parc déploiera ses effets sur l'ensemble du canton via la promotion économique assurée par The Ark.
Le Valais modèle en Europe
Mis désormais en orbite, le projet va pouvoir foncer. Concours d'architecture dès l'an prochain, accueil des premières chaires en septembre 2014, mise en place de la maison de l'innovation en 2015, d'Energypolis, plate-forme expérimentale de recherche. Entre 120 et 150 emplois à forte valeur ajoutée verront le jour d'ici à 2015 grâce au pôle EPFL Valais. C'est la première fois qu'une telle collaboration entre une haute école spécialisée et une école polytechnique voit le jour en Suisse. CimArk, le bras opérationnel de la fondation The Ark, rejoindra le site à terme.
«Le Valais doit devenir un démonstrateur systémique», selon Philippe Gillet. Cet objectif ambitieux veut faire de notre canton, grâce au pôle EPFL Valais, un modèle exportable dans toute l'Europe. Ce démonstrateur s'étendra de Gletsch à Saint-Gingolph. On analysera sur tout le territoire du canton la problématique énergétique, hydraulique, biomasse, rejets de CO2, réseaux intelligents, etc. Cette étude à grande échelle, unique en Europe, servira de modèle pour la production des énergies du futur.
Gros investissements
Le fonctionnement annuel des chaires de l'EPFL coûtera 8,4 millions de francs à l'Etat du Valais. L'EPFL assurera le reste à hauteur de 9,9 millions. Le Valais devrait investir plus de 335 millions dans les quinze prochaines années dans un projet qui contribuera directement ou indirectement au développement entrepreneurial du canton. Sans parler d'une image innovante très enviable.
Source : Le Nouvelliste du 20.12.12
Journaliste : Pierre Mayoraz
Photo : Le Nouvelliste