09.02.2015Enrichir les liens avec les migrants grâce au parrainage
L'offre "marraines-parrains culturels" est une action du projet "Cohabiter" porté par la Région Valais central avec le concours de la Confédération et du canton du Valais.
Ces relations de partage et d'échange à développer vont permettre de faciliter l'intégration dans la commune de domicile, dans sa vie sociale et faciliter l'accès aux services administratifs et dans différentes institutions.
Les duos formés décideront ensemble de leur programme, qui peut aller du partage de bons moments autour d'un café, à des découvertes des environs mais aussi à des conseils ciblés pour une démarche particulière. Dans la charte élaborée pour ce projet, des rencontres régulières, à savoir une à deux fois par mois, sont demandées. S'exprimer en français est recommandé même si exceptionnellement le recours à un traducteur est possible.
Dans 14 communes
Le suivi sera assuré par les délégués à l'intégration. Soixante-sept bénévoles de 14 communes, soit celles du Haut-Plateau, d'Ayent, de Conthey, de Mont-Noble, de Chalais, de Sierre, de Sion, de Vétroz et de Nendaz vont accompagner de cette manière les nouveaux arrivants.
Ces volontaires ont reçu une formation de base de trois demi-journées portant sur des thématiques comme le fonctionnement des institutions et la communication interculturelle.
Une famille s'est inscrite à ce nouveau projet. Elle a rencontré son filleul culturel cette semaine.
Après un bon repas, difficile de voir qu'ils ne se connaissaient pas il y a encore quelques heures.
Le courant a en effet très bien passé entre la famille Altherr et Filipe Cavalheiro dans le cadre de ce tout nouveau projet de parrainage culturel. Une action qui vise à améliorer l'accueil des nouveaux arrivants grâce à l'hospitalité d'autres habitants de la région.
Premier contact réussi
C'est à leur domicile de Chermignon que Patty, Marco et leur fille Morgane avaient choisi de convier leur filleul pour cette première rencontre jeudi.
Au menu, présentation et discussions en tous genres. Une manière pour la famille d'en savoir plus sur leur Filipe tout en lui permettant d'exercer son français sans retenue. C'est en effet dans ce but que ce Portugais de 35 ans a décidé de participer au projet. "On a parlé du travail et de nos vies", explique Filipe Cavalheiro arrivé en Suisse l'année dernière. "Ils sont très gentils. Ils m'ont corrigé quand je disais mal quelque chose en français. C'est super. Je me suis inscrit pour ça et aussi pour rencontrer de nouvelles personnes." Le premier contact a également ravi la famille. "On a convenu de se voir une fois toutes les deux semaines au minimum", indique Patty Altherr. "A part la pratique de la langue, il souhaite aussi en apprendre plus sur le Valais. Il avait également des questions sur les impôts à la source."
Ils ont aussi été nouveaux arrivants
Le projet de devenir parrains culturels c'est une aventure familiale pour les Altherr. "A trois on arrive à assurer une présence", expliquent-ils. S'ils ont décidé de s'impliquer, c'est aussi parce qu'ils connaissent par coeur la situation de nouveaux arrivants. Leur travail pour le Comité international de la Croix-Rouge les a en effet conduits aux quatre coins du monde. "Nous avons beaucoup profité de gens qui ont pris du temps pour nous ailleurs", commence Patty Altherr. "Quand on est en expatriation c'est vraiment très utile. Cela limite aussi le sentiment d'isolement." La dernière fois qu'ils ont dû reprendre leurs marques, c'est en s'installant définitivement à Chermignon. C'était il y a neuf ans environ. "Sans faire partie d'une fanfare, on était au courant de rien" lancent Patty et Marco Altherr en souriant "Dans chaque village, il y a toute une histoire à connaître", complète Morgane.
Sa maman en a d'ailleurs fait l'expérience pour sa première assemblée primaire. Mieux vaut ne pas se tromper de siège si on ne veut pas afficher de couleurs politiques. Un temps d'adaptation a donc été nécessaire pour faire des connaissances et se faciliter le quotidien. En ce sens, le projet est également ouvert aux nouveaux arrivants d'autres régions de Suisse et pas uniquement aux étrangers.
Neuf parrains et trois parrainés sur le Haut-Plateau
Des difficultés dans la vie de tous les jours, leur filleul culturel en rencontre aussi, avec la barrière de la langue en plus. "J'ai de la peine à commander des médicaments dans une pharmacie par exemple. Au travail ce n'est pas un problème parce que beaucoup de mes collègues sont Portugais. Mais avec cela, je ne pratique pas assez le français." Comme il vit avec son parrain à Crans-Montana, il en va de même à la maison. Il a donc décidé de suivre les cours de français proposés par la commission de l'intégration de l'Association des communes de Crans-Montana.
C'est là qu'il a découvert le projet de parrainage culturel. Comme lui, deux autres migrants ont choisi de participer sur le Haut-Plateau. Côté parrains huit personnes et la famille Altherr se sont inscrites. Si l'aventure commence tout juste, elle semble sur de très bons rails, notamment pour les Altherr et leur filleul.
Source : Le Nouvelliste du 7 février 2015