04.02.2014L’économie partagée, où comment internet modifiera les modèles économiques actuels
«La capacité excédentaire est partout dans notre civilisation. On peut ainsi facilement louer à un moment donné notre place de parc, notre voiture ou une salle de conférence», précise Antonin Léonard, blogueur et co-fondateur de OuiShare. Cette capacité excédentaire permet de créer une nouvelle économie. Exemple édifiant cité par Antonin Léonard: en moyenne, une voiture est non utilisée pendant 92% du temps. De quoi donc largement ouvrir la porte au co-voiturage…
Changer notre façon de vivre
«L’économie partagée change notre façon de vivre et nos mentalités», a souligné pour sa part Anne-Sophie Novel, blogueuse au quotidien Le Monde et spécialiste du domaine. Et cette nouvelle façon de consommer commence déjà à avoir des impacts concrets: le site Airbnb, qui propose des locations de logements entre particuliers, dispose de davantage de chambres que tous les Hilton du monde réunis. L’entreprise Blablacar, spécialisée dans le co-voiturage, réunit plus de 5,2 millions de membres et transporte l’équivalent de 1000 TGV chaque mois. «Lorsque l’on sait qu’une voiture partagée peut remplacer jusqu’à 15 voitures, les constructeurs automobiles et les transporteurs traditionnels ont intérêt à mener rapidement des réflexions.»
L’économie partagée permet également de faire financer un projet par une communauté (crowdfunding). Le site Ulule a ainsi déjà financé 3’300 projets. Plus proche de nous, le site wemakeit.ch, une plateforme crowdfunding suisse pour les projets artistiques, créatifs et innovants, a permis de reverser 3 millions de francs à des projets culturels, selon Sophie Ballmer de wemakeit.
10 millions d’entreprises créées d’ici à 10 ans
On le voit, l’économie partagée est diffuse, à tous les niveaux de la société. Il existe donc de la place pour la création de start-up dans ce domaine. «Brian Chesky, le PDG et fondateur de Airnbnb, prévoit que 10 millions d’entreprises seront créées d’ici 10 ans dans l’économie du partage», rappelle Antonin Léonard.
L’économie partagée touche aussi l’art, comme l’a démontré Sibylle Omlin, directrice de l’Ecole cantonale d’art du Valais. Le but de la plateforme développée est de faire de l’art de manière participative, en utilisant les nouveaux médias.
L’économie partagée… jusqu’au fond des bisses valaisans
Lors de la conférence TechnoArk, Laurent Sciboz, directeur de l’institut Icare de Sierre, a également présenté le projet «One Laptop per Child», qui a pour but de promouvoir un ordinateur portable à 100 dollars. Il s’agit d’une initiative globale de partage, primordiale à l’économie des pays en voie de développement.
La journée s’est conclue par un exposé d’Emmanuel Reynard, professeur à l’Université de Lausanne. Ce dernier a évoqué le partage des eaux, en prenant l’exemple des bisses. Quand on vous dit que l’économie partagée est partout, même dans les cours d’eau…
La prochaine édition de la Conférence TechnoArk aura lieu en janvier 2015.
Source et photo : The Ark