Sur scène, le comité de pilotage de la fusion Bagnes-Vollèges. Durant une heure vendredi soir, Eloi Rossier, président de Bagnes, et son homologue vollégeard, Christophe Maret, ainsi que les deux vice-présidents, Jean-Baptiste Vaudan et Fabien Sauthier, ont dessiné les contours de la fusion entre leurs deux communes. Une heure pour convaincre les quelque 200 citoyens de Bagnes, mais surtout de Vollèges, des bienfaits de la création de la nouvelle entité Val de Bagnes.
Une commune qui aurait du poids
«Une commune de 10 000 citoyens, septième du canton en termes de population, 30 000 hectares, une station internationale et une nature préservée», a détaillé Eloi Rossier. «Cette fusion permettrait d’atteindre une masse critique et de peser auprès de l’administration cantonale, à l’heure où une frontière invisible, mais réelle se dessine entre la plaine et la montagne. Est-ce que demain les vallées latérales compteront toujours autant ? Oui, si l’on parle en termes de péréquation financière, mais non, si nous pensons au cadre légal imposé dans les zones touristiques et aux exigences écologiques exagérées pour tout développement en montagne.» L’argumentaire a été applaudi par l’assemblée.
Bagnes a mal à son image
A la suite de la présentation, un espace d’échanges s’est ouvert avec le public. Bruno Moulin, député PDC au Grand
Conseil, a alors pris la parole «en tant que citoyen de Vollèges et au nom des personnes réticentes, pour l’heure, à cette
fusion». Dans un monologue, il a questionné «la vitesse à laquelle le projet a été mené», mais aussi le climat d’agitation
qui règne dans la commune de Bagnes. «Je ne suis pas là pour porter un jugement, mais je préfère être observateur depuis la commune voisine qu’au cœur du scandale, ou pseudoscandale.»
Président de Vollèges, Christophe Maret a souligné que le projet de fusion était en route depuis 2015 et que toutes les
démarches se voulaient participatives et transparentes.
Quant à Eloi Rossier, il s’est dit satisfait que le débat prenne enfin place dans l’espace public. «Il est juste de dire que Bagnes a mal à son image. Mais ces affaires appartiennent à un passé plus ou moins lointain et si la commune Val de Bagnes voit le jour, elle saura faire table rase du passé pour s’engager dans un avenir serein.»
Occasion manquée ?
Bruno Moulin, tout comme d’autres citoyens, a fait remarquer l’occasion manquée de fusionner avec toutes les
communes de l’Entremont. «Le rassemblement se fera dans un deuxième temps probablement, mais il faut y aller par
étapes et poser des fondations solides», ont argué les deux présidents. Quant à Chemin, certains ont regretté que le village soit déjà «bradé» à la Ville de Martigny. «Il ne s’agit pas de se débarrasser de ce village, mais d’écouter la volonté de ses habitants et de trouver des solutions», a répondu Christophe Maret. Le débat se poursuivra lors des quatre cafés citoyens organisés mi-janvier dans les villages des deux communes.
Source : Le Nouvelliste, Sophie Dorsaz, 03.12.2018
Illustration: Le Nouvelliste, Héloïse Maret, 03.12.2018
Légende : "Les armoiries ont été présentées. Elles reprennent des éléments des deux communes, le bassin bagnard et le mélèze vollégeard.